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que c'est qu'ils lui vouloient dire. Et pour ce que c'estoit dans la rué, et qu'ils chargeoient ce pauvre chapelier d'injures et reproches, il supplia le curé de le vouloir laisser aller et ne lui faire point de scandale, pour ce qu'il estoit un pauvre homme; et qu'il eust pitié de lui. Ce qu'il fist en fin, et ainsi eschappa de leurs mains.
Le lundi 8 febvrier, le duc de Maienne partist de Paris pour aller à Rheims. Sennami lui- fist toucher quatre mille escus, qui lui vinrent bien à point. Il em­mena avec lui le capitaine Marchant.
Le mardi neuvieme dudit mois, M. de Vicq dit à M. Marescot et à Collo qu'il alloit faire raser tous les villages qui estoient à trois lieues autour de Paris, pour ce que les paysans vendoient ordinairement ses gens à ceux de la Ligue.
Ce jour, Dantham, geolier du petit chastelet de Paris, un des complices de la mort de messieurs le president Brisson, Larcher et Tardif, s'allant esbattre à Gentilly avec le greffier Oudineau, furent pris par ceux du Hoy. Madamoiselle Despinoy, fille de M. Larcher, en estant advertie, offrit incontinent payer la rançon à quoi seroit mis Dantham;et qu'il fust envoié à Tours pour lui faire et parfaire son procés.
Ce jour, arrivèrent à Paris les députés de la Picardie, conduits par M. de Sesseval.
Ce jour, furent révoqués tous passeports; enjoint à ceux du parti contraire, estans à Paris, de vider la ville dans vingt-quatre heures.
Ce jour mesme, furent faites a Paris défenses d'aller en masque, sous peine de cent escus d'amande, tant à «'eux qui les porteroient que ceux qui les recevroient.
Ce jour mesme, fust semé un faux bruit à Paris par
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